mercredi, février 28, 2007

Comme un jeu d'échec... multicolor !

Déjà à un jeune âge on m’a initié au jeu d’échec. Avec ses cases blanches et noires, je ne me doutais pas que quelques années plus tard, je vivrais l’affrontement de ces couleurs en Afrique. Affrontement n’est pas le bon terme, disons plutôt, cohabitation…

On m’avait parlé de l’Afrique comme d’un damier d’échec, avec la cohabitation constante du noir et du blanc. Le noir des beaux yeux des enfants, le blanc de la pureté, de la croyance en la spiritualité, le noir de la misère et de la famine, le blanc éclatant des dents Africaines, le noir des sachets noirs qui traînent partout dans les “rues”, le blanc de tout ce qui reste à faire, de tout ce qui n’est pas…Le noir des rues sans lumières, sans mêmes une lueur. Le blanc d’un étranger qui arrive, de ce qu’être blanc en terre habitée par des noirs signifie, reflète… la richesse, le savoir, l’espoir, une porte de possibilités… Un blanc stéréotype quoi!
On m’avait parlé de tout cela… Arrivée à ma maison de Koudougou, après quelques virée en moto et plusieurs grands Baobabs, j’ai vu le noir, j’ai vécu le blanc, mais je reste toujours aussi émerveillée devant la panoplie de couleurs que l’Afrique m’a montrées. Chaque jour j’en découvre une nouvelle. Mes yeux sont aussi grands que ceux des enfants qui me regardent lorsqu’une femme au pagne délicieusement coloré, enfant dans le dos et bol sur la tête défile devant moi. J’ai un respect bleu marin pour toutes ces femmes. Tous les matins sur la route de mon travail, je passe devant de vieux baobab ayant le tronc plus gros qu’une vingtaine arbres québécois rassemblés. Sur le banc placé devant, un vieil homme, une Jellabah brune sur le corps, un petit chapeau blanc traditionnel, un livre à la main. Je retire de cette image un tel état de sagesse que cela me remplit de quelque chose de mystique. Je souris à coup sur, et mon sourire est rose ! L’ocre de la terre soulevé par l’harmattan est maintenant présente dans ma palette…Lorsque ma moto me fait du trouble et qu’elle s’arrête en plein milieu du six-mètres pour bien me rappeler qu’elle est aussi vieille que moi et qu’elle a aussi droit à un répit, plusieurs personnes viennent m’aider. Cette générosité est toujours honnête et coloré, d’un beau vert cette fois ! J’ai vu des couchers de soleil orange en Afrique, et des ciels plus Azur que la Méditerranée. Les fruits étalés par terre au marché près de la maison sont jaunes, oranges, vert, rose, les oignons de Koudougou sont violets et le cola est Magenta ! J’aime les couleurs du Burkina, elles mettent de la vie dans mon échequié noir et blanc.

Il est vrai qu’il y a du noir et du blanc en Afrique, qu’il reste beaucoup à faire et pour nous, beaucoup à apprendre. Mais la palette que j’ai découverte ici est tellement omniprésente dans la vie Africaine qu’elle me remplit de positivisme! Je reviendrai assurément de l’Afrique avec un grand sourire en arc-en-ciel…

2 commentaires:

Anonyme a dit...

WOW...
Que dire de plus après t'avoir lu!
Tu es devenue une autre, tellement plus mature, plus belle, plus femme, plus épanouie... je t'aime encore d'avantage si cela se peut. Voilà le commentaire d'une mère émerveillé de voir sa fille heureuse. J'ai hâte de te revoir.
Maman xxx

Anonyme a dit...

Ouais....tu es devenue poétique...
Fait attention qu'on ne te reconnaisse pas a ton retour :)
On t'aime fort Caro!